Regard de Clown
Le clown, c’est une fugue, Un petit matin, Une rosée blanche, Une senteur bleue, Un parfum rose comme le safran.
Le clown, c’est la saveur de l’enfance, C’est une rose qui quitte l’été, En traversant l’automne, En traversant la France
Le clown ? Un môme tremblant devant l’amour, L’amour patient, qui a tout son temps Qui dit « j’attends, j’aime le temps !».
Le clown, c’est quand la mort frappe à la porte, Elle entre et dit : « pardon, j’me suis trompée, C’n’est pas ici, c’est à coté, Qu’on m’a d’mandé ! ».
Le clown, c’est quand Joseph, Les yeux transis, dit à Marie, « On r’fait un p’tit ? ».
Le clown c’est un sanglot, Une grosse larme de 100 kilos. C’est moi tout p’tit, Qui crie Et pleure dedans. Personne n’entend.
Le clown c’est le pardon, Dans toutes les langues Sur toutes les tombes, Et toutes les ombres De novembre.
C’est une main, qui donne, qui s'abandonne, Qui ne prend plus, Qui dit bravo, Qui dit merci.
C’est une caresse, C’est Ton index sur ma bouche, C’est le soleil, dans ton regard, Ton innocence, Ton duvet blond Mouillé de mer Et d’insouciance.
C’est moi, c’est toi, c’est nous Quand on est fou, Et quand on joue à la marelle Avec celui qui est pas pareil.
Un texte de Claude Broche