Ambiance Seconde Guerre mondiale, dans le village de Sainghin en Mélantois

par JPratz  -  10 Mai 2009, 11:16  -  #Regard


jeudi 09.04.2009, 04:51 - La Voix du Nord

| SAINGHIN-EN-MÉLANTOIS |

Le 9 mai, un son et lumière est programmé à Sainghin-en-Mélantois, à l'occasion de la commémoration de l'armistice du 8 mai 1945. Dimanche matin, les premières répétitions ont eu lieu au pied de l'église du village, avec des habitants comme figurants.

 

PAR CARINE BAUSIÈRE


villeneuvedascq@lavoixdunord.fr

 

Photo Jean Pratz


 


 

Photo Jean Pratz

 

 


 

« Savez-vous que vous avez devant vous le seul méchant du spectacle ? En fait, je suis le chef des méchants ! » Derrière ses petites lunettes, Philippe a pourtant la tête de monsieur tout le monde. Mais à bien y regarder... « À chaque fois qu'il faut jouer un officier allemand, c'est à moi qu'on demande, s'amuse cet intermittent du spectacle. Il paraît que j'ai la tête de l'emploi. » Sa trombine semble plaire aux directeurs de casting, puisqu'il est rodé aux tournages et spectacles, dans tous les rôles possibles et imaginables. « J'ai été mineur, curé, détaille-t-il. Il n'y a que les bonnes soeurs que je n'ai pas encore faites ! » Un vieux rêve ? « Regardez dans La Grande Vadrouille, plusieurs hommes sont déguisés en religieuses. Alors pourquoi pas ? » En attendant, Philippe se concentre sur son rôle de gradé allemand. Pour s'exercer, il gère la circulation dans l'artère principale du village, le temps que les autres scènes se déroulent. Et on ne bronche pas derrière les volants.


 

 

À quelques mètres de lui, sur le parvis de l'église, Quentin Herkenrath, le créateur et metteur en scène du spectacle, donne ses premières consignes aux figurants : « Il me faut des couples là, lance-t-il armé de son mégaphone. J'ai aussi besoin de gens assis à la terrasse du bistrot. Et rappelez-vous, l'essentiel, c'est de rester naturel ! » Les habitants du village, venus en nombre pour participer à ce spectacle, s'organisent.

Blandine, 38 ans, s'est inscrite pour les scènes de l'exode et de l'alerte aérienne. C'est une grande première pour elle. Sent-elle le trac monter ? « Non, il ne faut pas parler, ça va ! » À côté d'elle, Christelle, 43 ans, est déjà rodée à ce genre d'événement. Le chant, la danse, ça la connaît. Bien décidée à en profiter un maximum, elle s'est donc inscrite pour figurer dans toutes les scènes. Et samedi, elle est allée enregistrer sa voix en studio, sur les textes. « C'est la classe, hein », rigole-t-elle. La voilà qui prend part, sous la direction de Quentin, à la toute première scène, qui annonce l'entrée en guerre.

 

Christelle fait partie de la foule qui accourt. Son ami Marc, 47 ans, est, lui, aux premières loges. Il se rêvait GI, sauveur de la France, mais les rôles étaient déjà pris. Il sera le premier sous les projecteurs, assis sur un banc devant l'église. Cette action se passera sous les yeux de l'abbé Pierre Desreumaux, qui, pour l'occasion, a retrouvé une soutane et un chapeau d'époque quarante pour jouer... « le curé de la compagnie de l'armée ». On ne se refait pas ! •

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