Des Clowns pendant la semaine "Art et Psychiatrie" à L'EPSM de Bailleul
À partir de mardi, et jusqu'à dimanche, l'établissement public de santé mental (EPSM) de Bailleul ouvre ses portes au public à l'occasion de la semaine Art et Psychiatrie. Une façon de s'ouvrir à l'extérieur par l'intermédiaire de la culture.
PAR STÉPHANE PRALAT
> Le projet.- L'hôpital psychiatrique est considéré comme un lieu d'enfermement, une sorte de prison. Une image que l'établissement public de santé mental (EPSM) de Bailleul essaie de briser depuis une vingtaine d'années. « L'idée est d'ouvrir ce lieu vers l'extérieur, vers la cité, et de créer un lien avec la population par le biais de la culture. La médecine est l'activité principale, mais la culture reste très développée », explique Pierre Vandevoorde, chargé de communication. La semaine Art et Psychiatrie est donc un moment privilégié qui permet de rapprocher les champs sanitaires et culturels.
> Le thème de la semaine.- Pour sa cinquième édition, Art et Psychiatrie a choisi de partir en quête de Trésors . Du bateau de pirates à la recherche d'une fortune cachée, du monde de l'enfouissement aux frontières de la découverte... Autant d'images, de mots et de sens pour illustrer cette thématique. En invitant les artistes à livrer leur regard, l'EPSM ouvre ce lieu qu'est l'hôpital, à la créativité et à la fiction. Au travers des oeuvres exposées, les mondes de l'image et de l'imaginaire, de la parole et de l'expressionnisme, du silence et du mystère se côtoieront, se rencontreront et s'uniront pour créer un lien entre l'hôpital et l'extérieur.
> Les animations.- Outre les expositions, les pièces de théâtre et les diffusions de courts-métrages, le public pourra découvrir jeudi et vendredi un cheval en liberté, une façon pour le service équithérapie de mettre en valeur les activités cachées de l'EPSM. Un « trou archéologique » sera aussi réalisé dans le parc, et peut-être y découvrira-t-on un trésor... > Des ateliers avec des patients.- Certaines des expositions présentées sont l'oeuvre d'artistes qui ont travaillé indépendamment sur le thème Trésors. En revanche, d'autres artistes sont intervenus directement auprès de patients « pour faire ressortir ce qu'ils ont en eux ». C'est le cas de Guy Carpentier, dont l'exposition Mots à HIC... et NUNC s'ouvre mardi, à 14 h, au pavillon G2 de l'EPSM. « J'interviens auprès des patients, mais je ne les soigne pas. Ce que je fais, c'est en complément des soins qu'ils reçoivent. Selon moi, trop de gens disparaissent sans jamais avoir rien pu faire de leur potentiel. À travers le travail que je fais avec les patients qui participent à l'atelier, les médecins ont pu découvrir chez certains une autre personnalité. Quelque chose qui n'apparaissait pas en entretien médical. » Mais le but premier de ces ateliers est surtout de permettre la rencontre entre les patients et l'extérieur, au travers d'oeuvres dans lesquelles ils auront laissé une partie d'eux. Une partie cachée... un trésor. •
vendredi 22.05.2009, 04:47 - La Voix du Nord hazebrouck@lavoixdunord.fr